Versement de la caisse de pension: rente ou capital?

En règle générale, les assurés d’une caisse de pension peuvent décider sous quelle forme ils souhaitent percevoir leur avoir de vieillesse. Trois possibilités s’offrent à eux:
• Rente
• Capital
• Combinaison de capital et de rente partielle
Attention! Certaines caisses de pension appliquent des restrictions quant aux possibilités de retrait et aux délais de déclaration.

Versement sous forme de rente

Les avantages d’une rente sont la simplicité et la sûreté. Il n’y a pas à s’inquiéter de l’allocation, de la gestion ou des fluctuations de l’avoir de vieillesse. La rente est versée jusqu’en fin de la vie. Au décès du bénéficiaire, une rente de veuve ou de veuf est généralement versée. Une rente est souvent judicieuse pour les couples avec une grande différence d’âge. Mais il ne faudrait pas négliger de vérifier le montant de la rente de veuve ou de veuf selon la caisse de pension. Il est également à noter que le nombre d’années de mariage et la différence d’âge peuvent entraîner une réduction de la rente de veuve ou de veuf. De plus, si le bénéficiaire a des enfants en âge scolaire au moment de sa retraite, une rente peut être avantageuse en raison du droit à la rente pour enfant.

Il faudrait aussi prendre en compte le taux de conversion si vous choisissez une rente. Plus le taux de conversion est élevé, plus la rente est élevée. Mais depuis quelques années, les taux de conversion sont à la baisse et les rentes deviennent de moins en moins intéressantes.
Etant soumise à 100% à l’impôt sur le revenu, une rente est souvent moins intéressante d’un point de vue fiscal qu’un retrait en capital. En présence de revenus locatifs ou d’une valeur locative imposable, la charge fiscale de la rente pourrait dès lors devenir très importante.

Le revenu sous forme de rente ne devrait pas être supérieur aux besoins. En ce sens, il est efficient de prélever sous forme de rente uniquement le montant minimum vital nécessaire et de retirer le capital restant sous forme de capital. Grâce au taux fiscal privilégié appliqué aux retraits des capitaux de prévoyance, une économie d’impôts peut alors être effectuée.

Retrait sous forme de capital

Le retrait en capital présente trois grands avantages.
• La libre organisation et répartition du capital versé offre une grande flexibilité.
• Le retrait en capital garantit une plus grande sécurité aux survivants en cas de décès peu après la retraite (droit à l’avoir de vieillesse restant - répartition selon le droit de succession). Il est important de régler la succession et les mesures en cas d’incapacité de discernement.
• Le retrait en capital est imposé par le biais d’un impôt privilégié sur le capital de prévoyance. Cet impôt unique, qui peut certes être conséquent au moment de
l’imposition (en fonction du capital prélevé), est dans de nombreux cas, plus intéressant d’un point de vue fiscal. La raison a ceci est que l’impôt annuel sur le revenu est dès lors moins élevé. De plus, lorsque l’impôt sur le retrait en capital est optimisé par la coordination des retraits des 2e et 3e piliers, ou par une retraite anticipée échelonnée, l’avantage fiscal total est souvent d’autant plus important.

Le retrait en capital présente des avantages, mais comporte aussi des risques. Les personnes qui touchent un capital de leur caisse de pension devraient assurer l’atteinte d’un certain rendement avec ce capital. Pour ce faire, il faut procéder à des investissements et donc prendre des risques. Puisqu’en l’absence de risque, il n’y a pas de rendement. Mais ces risques doivent être mesurés et adaptés aux besoins. En somme, les avoirs de prévoyance ne doivent pas être sujets à spéculation ! Les personnes qui excluent quelques investissements ou craignent les fluctuations liées aux marchés financiers devraient remettre en question le retrait en capital de leur caisse de pension.

Le retrait en capital comporte également d’autres risques. En plus des risques résultant de l'allocations des actifs, un autre risque provient de l'hypothèque à long terme. Le créancier peut exiger un amortissement plus élevé à cause d'un revenu en baisse. En conséquence, le capital restant ne couvre plus suffisamment les besoins minimums. La longévité représente elle aussi un autre risque. Lorsque le capital vieillesse est épuisé, il ne reste plus que la rente AVS à disposition.

Valentin Chiquet
Planification financière & conseil de prévoyance
BSc HES-SO en gestion d'entreprise

vch@core-partner.ch